LA SALAMANDRE

Résumé de l'oeuvre
Commentaires

Résumé de l'oeuvre :
  La Salamandre est le nom d'une corvette mouillée dans le port de Saint-Tropez. Pierre Huet officie à bord comme lieutenant, il y fait régner l'ordre avec rigueur. Après de longs mois sans avoir reçu de salaire, les membres d'équipage reçoivent enfin leur paye avec grand plaisir. Ils ne tardent pas à la dépenser intégralement dans un cabaret. Les gens du pays n'appréciant pas leur présence provoquent une rixe qui met à mal un certain nombre d'hommes au grand mécontentement du lieutenant qui leur avait interdit de quitter la Salamandre. La corvette n'attend pour partir vers l'Inde que le nouveau commandant et deux passagers. Parmi ces passagers, il y a Alice, une jeune orpheline, accompagnée de sa tante, dont Paul, le fils du lieutenant est éperdument épris, et Szaffie, un homme étrange et cruel dont les paroles acerbes bouleversent les âmes les plus pures. Il use de son influence néfaste pour répandre le doute dans l'esprit de Paul. Mieux encore, il séduit Alice qui jusqu'alors avait fait des serments d'amour à Paul et l'empoisonne d'un amour funeste pour lui, auquel il répond par le dédain et la raillerie. Le commandant, est un homme inexpérimenté dans la marine, monsieur Formon tenait un bureau de tabac avant de devenir marquis de Longetour et d'obtenir le titre de capitaine de frégate en raison de la restauration. Bien qu'il ne soit nullement décidé à changer de profession, il cède aux instances de sa femmes. Dès qu'il monte à bord, Pierre Huet s'aperçoit de son inexpérience. Il craint une sédition de l'équipage s'il s'en aperçoit et décide de dissimuler le manque de capacité du nouveau commandement. Le code d'honneur dicte sa conduite, quelque soit l'homme, il respecte le grade. Misère, un enfant embarqué sur le brick et qui sert de souffre douleur décide de se venger et créer une voie d'eau dans la coque de la Salamandre. Monsieur Fermon, alarmé par cette avarie, tente de quitter le navire. Il fait preuve d'une telle lâcheté, que le lieutenant s'apprête à le tuer pour qu'il ne soit pas déshonoré. Tout rentre dans l'ordre et le lieutenant oblige le commandant à écrire dans le carnet de bord l'insubordination dont il a fait preuve en levant la main sur son supérieur. La raison invoquée est qu'il défendait son fils devant la punition que voulait lui infliger le commandant. Le lieutenant est aux arrêts, il laisse les ordres de navigation à Merval. Mais le commandant accorde sa confiance à Bidaud qui a fait de mauvais calculs. Malgré l'intervention tardive de Paul Huet, la Salamandre s'échoue sur un banc de sable. L'équipage doit abandonner le navire, il est de règle que le lieutenant et le capitaine soit les derniers. Pour être sûr que le marquis de Langetour ne déroge pas à cette règle, Paul l'enferme. Au moment où il veut lui ouvrir la porte, Szaffie l'assomme et annonce aux autres, que le capitaine a décidé de rester sur son navire. Ils restent plusieurs jours sur un radeau, portés au gré des vagues dévorés par la faim qui les contraint au cannibalisme et par les passions. Alice et sa tante périssent noyées, enfin une voile les aperçoit.
De retour en France, Pierre Huet est jugé pour son acte de rébellion à bord de La Salamandre. Lors du procès, le lieutenant refuse d'assurer sa défense dans la mesure où elle compromettrait son supérieur. Il accepte sans sourcilier la peine de mort. Son fils choisit de mettre fin à ses jours au même moment où son père est exécuté.
Le capitaine n'est pas mort, des pirates se sont emparés de lui et l'on vendu à une tribu où il est devenu grand sheik. Au bout d'un mois, deux européens arrivent dans cette tribu, le marquis de Langetour leur demande d'intervenir en sa faveur afin qu'il soit libéré et qu'il puisse retourner en France. Un mois après l'exécution de Paul Huet, son lieutenant, le marquis est attendu dans salon, où l'on ne parle que de lui, en répandant des éloges sur son courage et l'on méprise l'homme qui a osé levé la main sur lui.
Retour en haut de la page

Commentaires :
  Dans les premiers romans d'Eugène Sue les vertus sont tournées en ridicule. Les héros vertueux ne gagnent rien à leur conduite, ils ne sont pas reconnus, leurs actes de bravoure ou de générosité sont souvent ignorés. Pierre Huet meurt d'un excès d'honnêteté. C'est un roman de l'anti-morale. Une fois de plus le mal triomphe sur le bien, mais si l'on observe bien le dispositif narratif, on constate qu'auparavant, les héros étaient malfaisants et récompensés. Maintenant le héros est vertueux et raillé. Il y a un déplacement significatif de la moralité du héros. Ce positionnement idéologique du héros modèle va se généraliser par la suite. Mathilde est aussi vertueuse que Paul Huet, sa vertu sera mise à mal mais elle se tient fidèlement à ses règles morales et finit par être récompensée. Il en sera de même dans Martin l'enfant trouvé ou dans Les Mystères du peuple.La famille Lebrenn, à quelques exceptions près comme Hervé dans " La Bible de poche " est d'une exemplarité rare. La chronologie des romans d'Eugène Sue s'observe simplement grâce la condition du héros. Du héros négatif on passe au héros positif avec une infinité de nuances intermédiaires.
Retour en haut de la page